«Les enfants ont la force de l’innocence»
Benji, Gabriel, Emma, Zoé, Nathan… Ces prénoms vous sont encore inconnus et pourtant, attendez-vous à les retenir dès les débuts de la quatrième saison des «Bracelets Rouges» qui s’annonce aussi étonnante que touchante. La productrice Véronique Marchat lève le voile sur ce qui attend les téléspectateurs.
Que nous réserve cette nouvelle saison pleine de changements ?
De nouveaux jeunes patients arrivent à l’hôpital avec des pathologies différentes, toutes assez graves. Cette saison est celle de la maturité. J’ai le sentiment que leur état de santé est plus complexe à gérer au fil des épisodes. Pour autant, les codes restent identiques. Nous essayons toujours de passer du rire aux larmes, en étant respectueux. Ces jeunes ont une force décuplée pour se battre et le clan qu’ils forment à travers Les Bracelets Rouges y contribue beaucoup.
Quelles ont été vos lignes directrices pour produire cette nouvelle saison ?
Être très différent tout en faisant pareil ! Pour ce faire, nous avons choisi de jeunes comédiens talentueux pour incarner de nouveaux visages. L’écriture d’une nouvelle saison est une perpétuelle remise en question. Au départ, nous ne nous attendions pas à être si massivement suivis. Nous ne souhaitions donc pas tout bouleverser. Dès les premières images, la série est clairement identifiée et seul le casting, radicalement différent, vient changer la donne. Les piliers des saisons précédentes, à savoir les médecins et le personnel hospitalier, sont encore là. Les téléspectateurs noteront un petit rappel aux anciens à travers un tableau en liège où figurent leurs photos dans la salle des médecins…
On s’attache très rapidement à ces nouveaux jeunes patients. Comment l’expliquez-vous ?
J’étais angoissée à l’idée que nos nouveaux personnages aient à subir la comparaison avec leurs prédécesseurs. J’ose espérer qu’ils deviendront vite des visages familiers pour les téléspectateurs. En tous les cas, chacun d’entre eux dégage beaucoup de présence et d’émotion. Les personnalités qui se dégagent sont très différentes. L’alchimie opère car toutes ces individualités forment un groupe homogène, qui est l’ADN des Bracelets Rouges. Comme le rappelle Albert Espinosa, n’oublions pas que sans l’hôpital, ces gamins ne se seraient sûrement jamais rencontrés et ce clan n’aurait pas existé.
Quel regard portez-vous sur les comédiens qui incarnent le personnel médical ?
Ils sont formidables et je suis ravie qu’ils aient tous eu envie de revenir alors qu’ils sont très occupés. Lionel Abelanski, Guilaine Londez, Emilie Gavois-Kahn, Stéphane Debac, Diouc Koma, Juliette Lamboley, Vincent Deniard ont tout de suite accepté de poursuivre cette grande aventure avec nous. C’est formidable. Ils sont tous investis dans leur rôle comme s’il s’agissait d’une mission et cela transparaît à l’écran. L’entourage des adolescents, incarné par de nouveaux acteurs de talent, joue également un rôle très important. Des interprètes de talent tels Michaël Gregorio, Blandine Bellavoir, Emilie Caen, Samira Lachhab, Nadège Beausson-Diagne, Yannig Samot ou Liliane Rovère s’illustrent, tout en restant à la place que Les Bracelets Rouges leur assigne. Ce casting est le fruit d’une longue réflexion, menée en étroite collaboration entre les directeurs de casting, la chaîne et nous. Chaque comédien, y compris dans les dialogues, apporte sa personnalité et sa sensibilité.
A travers cette jeune génération, avez-vous toujours un devoir de sincérité et de vérité ?
Je ne suis pas certaine que l’on soit toujours dans la vérité car elle est souvent difficile. Naturellement, des scènes sont fictionnées, mais j’essaie toujours d’être vigilante afin que la fiction ne prenne pas le pas sur la vérité. Il y a un équilibre à trouver pour les téléspectateurs. Même si nous prenons de grandes libertés, nous n’oublions pas que nous sommes dans un hôpital. Nous ne pouvons pas tout y faire. Respecter les patients et montrer ce que doit représenter l’hôpital est primordial.
«Les Bracelets Rouges», c’est aussi et surtout un hymne à la vie, à l’espoir et à la force de l’amitié. A quel point est-ce important dans la narration ?
Cette ligne directrice, qui nous a été donnée au départ par Albert Espinosa, est un héritage que nous essayons de transmettre. Il ne peut pas en être autrement. Les enfants ont la force de l’innocence. Elle leur permet certainement de se battre différemment des adultes. Leur résilience est une source d’inspiration infinie. Ils ont aussi ce besoin vital de se soutenir les uns les autres pour garder espoir.
Estimez-vous que cette série peut changer le regard des personnes sur la maladie et les services pédiatriques ?
Elle peut peut-être contribuer à donner une image plus «supportable» d’un univers qui fait souvent peur. Les Bracelets Rouges n’est qu’une pierre supplémentaire à l’édifice car, par exemple, beaucoup d’associations formidables comme Les Petits Princes œuvrent sans relâche dans les services pédiatriques, qui sont exemplaires par ailleurs.
Les Bracelets Rouges sont ancrés dans le Bassin d’Arcachon. Auriez-vous pu imaginer de poser vos caméras dans une autre région ?
Oui mais au final, pourquoi ? Nous sommes merveilleusement accueillis par le centre hospitalier d’Arcachon. Bien entendu, nous avons des contraintes car nous ne pouvons pas tourner à n’importe quelle période de l’année. Nous posons nos caméras jusqu’en juin, puis nous revenons fin octobre car entre-temps, la population du Bassin triple et c’est ingérable pour le personnel médical. Des liens se sont noués avec des personnes merveilleuses qui font maintenant de la figuration pour nous. Tout est une question de confiance. Notre venue est désormais attendue par tout le monde. Elle crée une animation tolérée, dans le respect du travail de chacun et des malades. Auparavant, nous passions dans le hall sur la pointe des pieds alors que désormais, des patients descendent de leur chambre et s’installent pour suivre le tournage ! Par ailleurs, c’est la première fois que de vraies infirmières pratiquent des soins particuliers sur les adolescents, tout comme nous tournons avec des kinésithérapeutes professionnels. Les Bracelets Rouges demeurent avant tout une aventure humaine.