« Un super challenge de comédie »
Arrière-petite-fille du grand Sherlock Holmes… un héritage lourd à porter pour la timide Charlie. Mais après un accident, la discrète jeune femme va se révéler être une enquêtrice hors pair aux facultés étonnantes. Lola Dewaere, son interprète, nous en dit plus.
Vous avez joué plusieurs rôles de flics. Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?
J’adore l’univers de Sherlock Holmes et j’ai aimé que Charlie soit une descendante du célèbre détective. Créer une version féminine et contemporaine de cet illustre personnage offrait un point de départ original. Mademoiselle Holmes alterne drame et comédie, à l’image de certaines séries anglaises qui mélangent les genres avec talent. Le personnage de Charlie s’y prête particulièrement bien. On ne me propose pas ce type de rôle habituellement.
Vous êtes-vous replongée dans l’univers du célèbre détective ?
Je n’en ai pas ressenti le besoin car cette série est une adaptation très libre, une vraie création. Nous nous sommes vraiment éloignés de Sherlock Holmes pour étoffer le personnage. Même si du sang de Holmes coule dans ses veines, Charlie a été élevée loin de cet univers. Excepté sa capacité fulgurante à résoudre des enquêtes, elle a son identité à part entière et trouve d’ailleurs les réponses grâce à son sens de l’humain, une sensibilité et une empathie qui la démarquent nettement de son aïeul.
Comment la décririez-vous ?
Charlie est une femme discrète et maladroite, qui a été élevée par son grand-père dans une maison un peu poussiéreuse, au rythme de ses cours de violon. Elle travaille dans la police mais est reléguée aux délits mineurs. Evoluer dans ce monde d’hommes est déjà difficile pour une femme, mais encore plus pour elle qui est considérée uniquement comme la petite-fille embarrassante de l’ancien patron. Suite à un accident, elle reste quelques jours dans le coma à l’hôpital et ne prend pas son traitement contre ses troubles de l’humeur. A son réveil, elle va décider de l’arrêter complètement.
Pour quelles raisons ?
Elle découvre des aptitudes qu’elle ne soupçonnait pas. Tout se réveille en elle : ses capacités d’enquêtrice, ses sens, sa sexualité… Son ultra-sensibilité était réduite par son traitement et elle était comme anesthésiée. Elle se rend compte qu’elle est passée à côté de plein de choses et ne veut plus être la Charlie fade et sans couleurs. Au contraire, elle cherche à rattraper le temps perdu et à vivre pleinement sa vie par le prisme de l’émotion. Au début, tout est génial, mais il n’y a malheureusement pas que des bons côtés : elle ressent tout intensément, le bon comme le mauvais… et ça peut faire très mal ! Totalement submergée par ses sensations, elle passe de phases de joies immenses à d’énormes peines. Certes, elle résout des enquêtes, mais elle mélange tout et part dans tous les sens. Est-ce une bonne chose d’avoir arrêté son traitement ? Elle se pose la question car elle vit en parallèle beaucoup de moments compliqués et épuisants pour elle et son entourage. Heureusement, Samy, son acolyte, est là pour l’aider.
Charlie a un vrai côté décalé. Comment avez-vous cherché à le traduire ?
Charlie est dotée d’une grande empathie et d’une hypersensibilité, tous ses sens sont surdéveloppés… mais elle n’a pas de superpouvoirs, même si je considère que l’ultra-sensibilité en est un ! Jouer ses sensations de manière trop marquée aurait rapidement pu devenir ridicule. Tout le travail a consisté à ne pas franchir la limite. Je m’interroge toujours beaucoup sur mes interprétations mais encore plus avec ce personnage. Je me suis vraiment appuyée sur les réalisateurs et la productrice Cyrielle Mottin, en leur demandant notamment comment ce serait matérialisé au montage. Il a fallu réaliser un travail minutieux pour obtenir un résultat subtil qui ne soit pas caricatural. C’était un pari risqué pour moi mais aussi un super challenge de comédie. Le contraste avec le personnage de Tom Villa, qui est la voix de la raison, m’a beaucoup aidée aussi.
Vous sentez-vous proche de votre personnage ?
Je me pose encore la question ! Nous sommes différentes mais comme elle, je peux partir au quart de tour, parler très vite ou encore donner un coup à quelqu’un sans le faire exprès… Je sais aussi ce que ça signifie de grandir auprès de personnes âgées puisque j’ai été élevée par mes grands-parents. J’ai forcément puisé en moi, dans mes références de vie, mais plutôt inconsciemment.
Le personnage a conservé de son ancêtre son goût pour la musique et le violon…
Oui, j’ai pris quelques cours. J’ai des bases de piano mais le violon m’était complètement inconnu. Je ne sais pas qui a inventé cet instrument mais c’est un malade mental… c’est hyper difficile ! En plus, le morceau de musique sur lequel mon personnage a des réminiscences est très rapide, presque comme du folklore irlandais. J’ai travaillé mais il faut croire que je ne suis pas douée ! Au final, les monteurs s’en sont très bien sortis : on a vraiment l’impression que je joue bien !
Quel souvenir conservez-vous du tournage ?
Plus je vieillis et plus je deviens casanière ! Le soir, j’aime retrouver mon lit, mon oreiller… Ma chienne de 2 ans m’accompagne sur tous mes tournages et m’équilibre beaucoup. Je suis une grande angoissée mais j’arrive en général plutôt détendue sur les tournages. Cette fois, j’étais très stressée. Je ressentais un gros poids sur mes épaules car il s’agissait d’un lancement et on ne sait jamais si le personnage va plaire. Savoir que Frédéric Berthe réaliserait les premiers épisodes m’a beaucoup rassurée. Nous avons travaillé plusieurs fois ensemble, notamment sur Astrid et Raphaëlle. C’était aussi le cas pour François Ryckelynck, qui était son premier assistant sur la série, et j’avais tourné avec Tom Villa dans un épisode de la saison 4. Au final, j’ai eu le sentiment de travailler entre copains et nous avons beaucoup ri. Charlie est un personnage assez épuisant mais il m’offre tellement de choses à jouer que je me suis vraiment éclatée ! Je faisais 10 impro par seconde, c’est tout à fait ce qu’il me faut. Et la série a encore beaucoup à offrir. J’attends une suite avec impatience !