Grands reportages
Sécheresse, inondations : ma maison s'écroule ! Episode 2
Sur une idée originale de : la Direction de l'Information et Mathilde Pasinetti
Des murs bien droits, solides, une petite cheminée et des fleurs dans le jardin... Une maison est censée être un petit nid dans lequel on se sent en sécurité. Mais, parfois, cet idéal vacille, l'équilibre se fragilise, se fissure.
Inondation, sécheresse, tempête, érosion des côtes : 60% des Français sont aujourd'hui confrontés aux risques climatiques. On compte plus de 10 millions de maisons fissurées. Et une maison sur quatre se trouve en zone inondable.
Pendant un an, nous avons suivi le combat de ces propriétaires, face aux assurances mais aussi face à l'Etat pour sauver leur maison. Une série inédite en 2 épisodes.
Dans ce deuxième épisode :
Nous retrouverons Josette, cette ancienne aide-soignante à la retraite n'a plus le droit d'habiter dans sa maison sous arrêté de péril à cause des nombreuses fissures qui la fragilisent. Elle vit dans une caravane sans eau courante et a déjà déboursé 65 000 euros en études de sol pour prouver que les fissures sont dues à la sécheresse. "J'ai travaillé toute ma vie, parfois je me dis, qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça". Avec son avocat, elle se bat contre l'assurance qui refuse de l'indemniser. Mais la maison va-t-elle tenir bon ?
Dans le Nord-Pas-de-Calais, à Blendecques, Coralie et Antoine venaient de rénover une grande maison en briques rouges. Mais alors qu'ils allaient emménager ils ont été inondés trois fois en l'espace de deux mois "A ce moment-là on se dit qu'on a tout perdu. Toutes les émotions négatives nous envahissent."
Toute la commune est traumatisée et tremble à chaque goutte de pluie à tel point que beaucoup de leurs voisins ont déménagé. Partir ou rester, la famille va devoir choisir, elle aussi.
Hélène, cheffe d'entreprise et maman de quatre grands enfants est tombée amoureuse d'une magnifique demeure située en bord de mer à Ambleteuse sur la côte d'Opale. Elle est connue de tous comme La Maison Hantée. Ce qu'elle n'avait pas anticipé en achetant cette résidence secondaire c'est que l'érosion serait aussi rapide. "Le jardin s'en va sous l'effet des assauts de la mer et du ruissellement des pluies." Jusqu'ici elle n'a pas réussi à se faire entendre par les pouvoirs publics mais elle est bien décidée à fédérer ses voisins pour demander un ouvrage de protection en dur de leurs maisons tant qu'il est encore temps.
Enfin Christine et Denis habitent à Monflanquin dans le Lot-et-Garonne. Ils se sont battus dix ans pour que leur maison fissurée soit prise en charge par l'assurance, ont gagné en première instance et perdu en appel. "On se sent comme des criminels. On m'a traité de menteuse alors qu'on a prouvé par A + B que la maison était saine et que les fissures étaient dues à la sécheresse et au retrait gonflement des argiles mais rien n'y a fait." Dans l'impasse, ils décident de rejoindre un collectif d'élus et de 500 sinistrés. Mais les critères d'obtention des arrêtés de catastrophes naturelles se sont durcis. Or, sans ce document, ils ne peuvent pas relancer leur dossier et consolider leur maison.