Grands reportages

"Made in France" : le slogan faisait porter des marinières à un certain ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, durant le quinquennat de François Hollande, et faisait sourire, au passage, les plus sceptiques.
Il aura fallu une crise sanitaire majeure et ses multiples ruptures d’approvisionnement pour faire naître une prise de conscience chez les consommateurs, de la nécessité de produire ici, en France, et de relocaliser certains de nos produits pour réduire notre dépendance, et valoriser les savoir-faire locaux.
Ainsi, d’après les dernières études statistiques, 20% des Français déclarent acheter le plus souvent possible un produit fabriqué en France. 65% sont aussi prêts à payer plus cher si le produit est français.
Cependant, produire dans l’hexagone est un sacré défi. Le tissu industriel a la plupart du temps quasiment disparu, ainsi que les savoir-faire. Qui sont les entrepreneurs qui décident d’inverser la tendance? Quelles sont leurs valeurs et les convictions qui les animent? Pourquoi choisissent-ils de produire français dans un marché encore saturé par les produits asiatiques et ultra-concurrentiel ? Comment tirent-ils leur épingle du jeu ?
Pendant plusieurs mois, nous suivrons quatre entrepreneurs et entrepreneuses piqués par le Made In France.
Marylin Feltz est créatrice de mode. Elle s’attaque à un secteur fortement touché par la concurrence des pays asiatiques : le textile. La filière a perdu les 2/3 de ses effectifs en 20 ans. Cette année, elle va travailler pour la première fois avec un géant de la vente par correspondance, et lancer une collection complète 100% Made in France.
Hubert, lui est le fondateur de l’entreprise La Vie est Belt. Il a décidé d’aller encore plus loin. Il produit en France et il recycle sa matière première pour un produit made in France durable. Ainsi, il s’est mis en tête de recycler des vieux pneus pour produire des ceintures et de la petite maroquinerie. Il espère se faire connaître en participant cette année à son premier Salon du Made in France.
Laurent et Sandrine sont eux aussi des lunetiers un peu particuliers. Leurs lunettes sont 100% fabriquées en Bretagne à partir de coquillages. Et cette année, une de leurs paires s’apprête à faire le tour du monde… à la voile, sur le nez d’un célèbre skipper.
Pierre Frey s’est lancé dans la production de meubles made in France il y a trois ans. Il vient de recevoir une commande exceptionnelle de la part du Mobilier national, il va devoir tout mettre en œuvre pour atteindre le graal, et rentrer au patrimoine de la France.