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Prochaine diffusion : 17/10/2024 à 21:10 sur TF1

« Retrouver Louise était une évidence »

Publié par Vincent Vanessa le 24/09/2024

Après le succès de la première saison, « Master Crimes » revient pour de nouvelles enquêtes toujours aussi originales, menées de main de maître par l’incontournable professeure en psycho-criminologie Louise Arbus et la capitaine Barbara Delandre. Rencontre avec les deux héroïnes de la série, Muriel Robin et Anne Le Nen.

Qu’est-ce qui vous a convaincues de recommencer l’aventure « Master Crimes » pour une saison 2 ?

Muriel Robin - Le plaisir ! Les téléspectateurs ont été au rendez-vous lors de la première saison. Nous avons pensé qu’ils seraient heureux de nous retrouver pour de nouvelles enquêtes toujours aussi tendues et tordues ! Cette série, qui allie avec équilibre comédie et polar, est très agréable à tourner. Nous formons une véritable « famille de tournage » avec le réalisateur Marwen Abdallah, la scripte et les autres comédiens. Il y a une grande fluidité. Retrouver mon personnage était une évidence. A travers les cours de Louise Arbus, « Master Crimes » aborde le thème de la psycho-criminologie, un métier qui n’avait pas été jusqu’alors exploré à la télévision, sur un ton nouveau. Louise dépiaute les affaires à sa façon et c’est là qu’elle est la meilleure !

Anne Le Nen - Lorsque nous avons tourné la première saison, il y avait un véritable enjeu. Nous n’étions pas certaines du résultat et surtout, nous ignorions si le public serait au rendez-vous. Les téléspectateurs allaient-ils accepter de nous voir toutes les deux réunies à l’écran ? On ne sait jamais comment les choses sont appréhendées. Cette part d’inconnu s’est heureusement vite dissipée et a laissé place à une envie commune de repartir dans cette aventure fantastique, orchestrée de main de maître par Marwen Abdallah. Talentueux, délicat, prévenant, il cumule toutes les qualités. On ne peut rêver d’être dirigées par un meilleur réalisateur. Il adore les acteurs ! Il parvient toujours à faire ressortir le meilleur de nous-même avec beaucoup d’humanité. Il est incroyable ! Nous sommes en totale confiance avec lui.

Jusqu’à 6,5 millions de téléspectateurs* ont suivi les cours de psycho-criminologie de Louise Arbus. Comment expliquez-vous l’engouement pour cette série ?

Anne Le Nen - La présence de Muriel dans une série est toujours gage de qualité. Le public le sait. Par ailleurs, les scènes de crime sont très originales, ce que l’on voit peu, même dans les séries policières. Les enquêtes sont crédibles, très bien ficelées et le ton reste drôle. On rit et cela fait du bien ! Les rapports humains sont fins. Enfin, je crois que l’on peut s’identifier aux personnages. Tous les âges sont représentés. Les téléspectateurs peuvent facilement s’attacher à ces personnalités aussi riches que différentes.

Muriel Robin - Entre le public et moi, c’est une histoire de confiance depuis 40 ans. Quand j’entreprends quelque chose, il me suit. Je ne fais pas pour faire. Jamais. Il y a certainement eu une curiosité de nous voir toutes les deux réunies à l’écran. Nos téléspectateurs sont restés car cette série est de qualité. Elle est très moderne, tant sur le ton que l’écriture. Il y a aussi une volonté d’élégance à travers les tenues de Louise, qui est toujours impeccable ! Nous n’avons pas à l’heure actuelle des personnages comme elle à l’écran. Puis, il y a une vraie alchimie entre toute l’équipe. Les jeunes sont formidables. Tout est fin. On ne rit pas aux éclats, mais on se demande avec jubilation ce que va dire Louise. Tout est dans la finesse et c’est ce dont j’avais envie. Le public ne s’y est pas trompé et il a été au rendez-vous.

Les méthodes de Louise Arbus, qui avaient le don d’exaspérer la capitaine Delandre, ont fait leurs preuves et le duo est devenu très complice !

Anne Le Nen - Comme le dit Louise, elles sont désormais « en phase », ce qui ne les empêche pas de se titiller sans arrêt ! Qui aime bien châtie bien et elles ne se privent pas de se chamailler à la moindre occasion. Mais l’agacement de la saison 1 a laissé place à l’amitié. Il y a un grand respect entre elles. Evidemment, Louise prend toujours un malin plaisir à taquiner Barbara, mais mon personnage a du répondant !

Muriel Robin - Leurs chamailleries sont encore plus savoureuses depuis qu’elles se sont rapprochées et Louise en profite donc pour pousser le bouchon un peu plus loin… La complicité permet l’humour. Louise taquine beaucoup Barbara au sujet de son histoire d’amour avec Théodore et leur ping-pong verbal est absolument savoureux ! Bravo aux auteurs ! Même si la question ne se pose pas, je ne touche en rien à l’écriture. Seules des fins de séquences sont parfois rajoutées. S’il m’arrive d’y agréger quelque chose, le réalisateur voit au montage s’il a besoin ou non de garder ce que j’ai pu proposer.

Louise Arbus aime à répéter : «J’ai tout le temps raison : c’est ça mon plus grand défaut». Est-ce aussi le vôtre au quotidien ?

Muriel Robin - A un moment de ma vie, je pensais détenir des vérités. Ce n’est plus le cas. Sûrement était-ce pour me défendre ? Je redoutais peut-être de ne pas être à la hauteur et avoir raison a pu me rassurer, plus jeune. Mais je ne me suis jamais sentie prétentieuse, ce n’est pas mon truc. Quoi qu’il en soit, être convaincu d’avoir raison n’est pas intéressant car cela ferme la porte à tout dialogue. En revanche, Louise est persuadée d’être dans le vrai et elle ne va certainement pas aller consulter un psy ! La situation lui convient parfaitement !

Anne Le Nen - Je peux confirmer l’évolution de Muriel qui a toujours beaucoup travaillé sur elle. Elle est si résiliente, si forte qu’elle force l’admiration. Dans « Master Crimes » Barbara sait parfaitement à qui elle a affaire. Elle a bien cerné le personnage et sait pertinemment qu’elle ne va pas le changer. Elle gère donc les certitudes de Louise avec parfois beaucoup de dérision !

Dans cette saison, la relation entre la capitaine Delandre et le légiste Théodore Belin est plus développée. Votre personnage semble même lâcher prise…

Anne Le Nen - J’adore l’évolution de Barbara qui, peu à peu, fend l’armure. Voilà pourquoi cette femme est aussi touchante. Elle est aussi droite, intègre et froide dans son travail qu’elle est vulnérable et fragile dans la vie. Elle a tellement souffert sur le plan amoureux que comme de nombreuses femmes, elle s’est forgé une carapace pour se protéger. Grâce à Louise, elle lâche un peu prise. Elle passe à l’étape suivante avec Théodore puisque, désormais ensemble, ils assument leur relation. Les téléspectateurs vont encore plus découvrir sa sensibilité au fil des épisodes.

Muriel Robin - Barbara n’est pas seulement capitaine. Elle est une femme et une mère dans une société où quel que soit le métier, on demande aux femmes de se comporter comme des hommes pour être à la hauteur. L’évolution de Barbara est intéressante. Elle doit sûrement inspirer nombre de femmes qui suivent « Master Crimes » en se demandant : « Est-ce que je replonge dans une histoire alors que j’ai souffert ou non ? » On a envie de savoir ce qu’il va se passer pour elle dans les épisodes suivants.

Votre petite équipe de choc composée de Victor Meutelet, Astrid Roos, Nordine Ganso et Thaïs Vauquières est également de retour. Quel regard portez-vous sur ces jeunes comédiens ?

Muriel Robin - Ils sont tous très talentueux et surtout, très « bosseurs ». Ils arrivent toujours sur le tournage avec les textes sus et prennent leur métier très au sérieux. C’est agréable pour les deux grandes travailleuses que nous sommes. Cela permet de travailler à un rythme soutenu, dans des conditions formidables, avec des gamins très investis. Victor est très chouette. En aucun cas prétentieux, il est travailleur, sérieux et drôle. Il est également très attentif aux autres. Nordine est au top ! Dans la vie, il plane complètement. Je pense d’ailleurs qu’il vit sur une autre planète ! Il s’agit surtout d’un comédien très attachant et sensible. Personnellement, il me touche beaucoup. J’ai aussi la chance de tourner avec Olivier Claverie, qui est mon meilleur ami dans la vie depuis quarante ans. Il est peu présent, mais il apporte sa patte. Louise tient beaucoup à son Oscar, bien plus qu’elle ne veut l’admettre. Même si elle apprécie sa tranquillité et sa liberté comme beaucoup de femmes modernes, si on lui enlève son amoureux grincheux en pré-retraite, on la perd !

Anne Le Nen - Dans « Master Crimes », les filles sont elles aussi formidables. Astrid est une jeune femme solide, une comédienne très talentueuse et attachante. Thaïs est un soleil, elle a un talent brut. Chaque fois qu’elle ouvre la bouche, c’est la vis comica. Elle est très communicative. Il y a beaucoup de tendresse entre nous tous, voilà pourquoi l’ambiance est si familiale. Nous avons une chance folle de tourner avec toutes ces personnalités si riches.

Est-il facile de dissocier travail et vie privée lorsque l’on joue ensemble ?

Muriel Robin - Quand on joue, on joue, et on ne voit plus la personne en face de soi. J’ai dernièrement partagé la scène avec mon très bon ami Pierre Arditi dans Lapin et c’était la même chose. En même temps, quand le réalisateur a besoin d’un regard de complicité, notre relation sert la série et ce n’est que du « plus ».

Anne Le Nen - Lorsque je suis Barbara, j’ai Louise en face de moi et pas Muriel. Il n’y a pas de place pour l’émotionnel. Muriel ressent la même chose que moi et c’est génial. En revanche, quand les caméras s’éteignent, la vie reprend aussitôt. Tout se fait très naturellement.

A noter que Muriel Robin et Anne Le Nen présenteront le grand concert "Nos Voix Pour Toutes", un événement caritatif exceptionnel qui se tiendra le 27 novembre prochain à l’Adidas Arena, en partenariat avec le groupe TF1, L'Oréal Paris et l’Adidas Arena. Cet événement vise à sensibiliser et à mobiliser le public contre les violences faites aux femmes.

*Source Médiamat-Médiamétrie