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Précédente diffusion : 30/11/2023 à 21:10 sur TF1

« Panda, c’est moi ! »

Panda - Interview de Julien Doré
Publié par Bourgueil Karelle le 06/11/2023

Pacifiste, détendu et adepte du cool, Panda vit dans un coin reculé de Camargue. Confronté à une erreur judiciaire, cet ancien flic devenu tenancier d’un bar de plage va reprendre du service malgré lui. Julien Doré s’est glissé avec enthousiasme dans la peau de ce personnage décalé.

C’est la première fois que vous endossez le premier rôle dans une série télévisée. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
J’étais très heureux de me lancer dans cette aventure pour plusieurs raisons. Après avoir passé pas mal de temps sur les routes lors de ma dernière tournée, j’avais envie d’essayer un chemin de traverse. Jouer la comédie m’a toujours attiré et interpréter un personnage sur 6 épisodes dans une nouvelle création représentait un challenge particulièrement ludique. Quand j’ai lu les premiers dialogues, la légèreté, le décalage et l’humour qui s’en dégageaient m’ont immédiatement séduit. J’aimais l’idée de jouer un personnage qui a la possibilité de se moquer de lui-même. Panda était suffisamment proche de moi pour me rassurer dans l’appréhension que je pouvais avoir à être sur un plateau au quotidien pendant 3 mois. Et puis je rêvais de tourner dans cette région. Quand on m’a présenté ce personnage qui avait tout plaqué dans la police pour ouvrir un bar de plage, ça m’a immédiatement fait penser aux paillottes que je connaissais en Camargue. Enfin, le casting me séduisait beaucoup.

Comment qualifieriez-vous « Panda » ?
Elle a tous les ingrédients de la série policière avec un ton et un rythme différents de ce que l’on a l’habitude de voir. Les enquêtes locales, le tempo auquel elles avancent, les décors, le duo de flics formé par Lola et Panda et leurs considérations très humaines sont en décalage par rapport aux fictions policières habituelles. Lola et Panda ne sont pas des génies. Ça fait du bien car souvent les flics sont soit des méchants, soit des superhéros. Il y a une grande maladresse affective et relationnelle entre eux, c’est très touchant. Sur le tournage, quand j’enfilais mes lunettes de soleil ou que l’on faisait des débriefs dans des voitures pourries au milieu des flamants roses, je nous voyais un peu comme les experts de Palavas !

Qui est Panda ?
On comprend assez vite qu’il a changé de vie. Il était flic et un événement l’a fait tout plaquer. Les épisodes dévoilent au fur et à mesure une raison un peu plus profonde que celle que l’on imagine au départ. Panda est plus complexe que l’homme dont on fait connaissance au début : détaché des choses, cool, connecté à la nature… Ouvrir un bar de plage, être entouré de ses amis, leur servir un verre ou discuter, est une façon pour lui de ne plus jamais se retrouver dans des zones d’affolement ou en tout cas d’essayer de fuir la part la plus sombre de l’être humain à laquelle il a été confronté dans le passé. Panda a un fils adolescent, Roman. Leur lien, dévoilé dans les premiers épisodes, permet de comprendre les raisons de son changement de vie. Il y a aussi le personnage de Thérèse, présente à la paillote, qui joue le rôle de tampon émotionnel entre Panda et son fils. On se demande qui elle est et ce qui les lie tous les trois.

Qu’est-ce qui le pousse à collaborer sur une enquête après des années loin du terrain ?
Quand Panda réalise que le gamin poursuivi par Lola est accusé de meurtre, il ne croit pas une seule seconde à sa culpabilité. Panda ne serait pas revenu de lui-même dans ce commissariat et cela va remuer beaucoup de choses. Il va se retrouver à devoir affronter tous les ponts qu’il avait coupés. Mais il veut éviter une erreur judiciaire et décide d’aller fouiller par lui-même pour prouver que les flics font fausse route. Puis il va se prendre au jeu. Il se rend compte qu’aider les autres lui a manqué. Il perçoit aussi la détresse psychologique de Lola et qu’elle a besoin d’aide pour avancer.

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julien dore ophelia kolb

Quelle est sa relation avec elle ?
Lola a des traits de caractère totalement opposés aux siens ! Leur rencontre est assez radicale. Panda se retrouve mêlé à une histoire et confronté à cette jeune flic qui est l’incarnation de tout ce qu’il a fui, aussi bien dans son attitude, sa façon de penser ou de procéder. Quant à Lola, elle est face à quelqu’un qui est l’incarnation de la mollesse, en totale opposition avec son énergie, sa manière de travailler et son rapport aux règles. C’est le jour et la nuit qui se rencontrent. Ils vont finir par bosser ensemble sans le vouloir ni l’un ni l’autre.

Quels points communs partagez-vous avec votre personnage ?
Mis à part certains reliefs caricaturaux, Panda, c’est moi ! Ma vie dans les Cévennes colle exactement à la façon dont il évolue dans son environnement. La paillotte, son rapport aux autres, son apparence vestimentaire sont autant de similitudes. Je me sentais bien dans ce personnage car je n’avais pas à me tromper moi-même, ni à aller chercher quelqu’un d’autre. Au fur et à mesure du tournage, j’ai pu injecter un peu l’humour qui est le mien parfois juste avec un regard ou une mimique.

Quelle ambiance régnait sur le tournage ?
On bénéficiait à la fois de textes très bien écrits et d’un environnement très cool et ensoleillé. C’était chouette à vivre même si je n’étais pas habitué à ce rythme de travail. C’était très particulier pour moi. J’étais ravi de jouer au quotidien avec Ophélia Kolb. C’est vraiment une actrice incroyable. Elle m’a laissé des espaces d’improvisation, elle savait toujours rebondir, sans jamais être affolée. Je rêvais de tourner depuis toujours avec Gustave Kervern et j’étais ravi qu’il accepte d’interpréter le rôle du commissaire. C’était très agréable de tourner avec Hélène Vincent et Maxence Lapérouse. Je suis certain qu’il va être une immense découverte pour les téléspectateurs. Il porte son rôle de flic un peu perché avec tellement d’humour.

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julien dore cheval

Gardez-vous à l’esprit des scènes en particulier ?
J’ai vécu quelques moments mémorables avec des animaux. Dans l’épisode 2, il y a un énorme chien que l’on voit moins que prévu et c’est un peu de ma faute ! Dans la scène, j’explique à Lola que j’ai trouvé un bout de tissu dans sa gueule. On devait le filmer sauf que lors de notre rencontre, il s’est mis à me pousser en grognant. Je n’ai aucune appréhension des chiens mais quand il a à nouveau retroussé les babines au moment où je m’approchais de lui dans la séquence, je me suis dit que c’était mieux de ne pas prendre le risque d’aller plus loin !
Dans quelques scènes, je montais un grand poney. Pour coller à mon personnage, j’avais décidé de le monter à cru sans selle, ce qui était audacieux et entrainait déjà un certain inconfort au trot. Mais le dernier jour de tournage, il a soudainement décidé de s’échapper au galop sur une cinquantaine de mètres. J’ai clairement regretté ma tenue légère !
J’ai aussi en mémoire la scène d’ouverture où j’enlève un paréo et me retrouve nu. Jouer la comédie ainsi n’est clairement pas évident ! En plus, c’est une scène importante : la rencontre entre Lola et Panda et dans laquelle je devais dans la foulée démonter une arme. J’avais appris le geste avec un cascadeur mais le faire nu tout en jouant, c’était une autre histoire ! Il y a eu mille moments fabuleux, des fous rires interminables. Mon esprit est truffé de souvenirs similaires.