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« Louise est pleine de couleurs ! »

Master Crimes - Interview de Muriel Robin
Publié par Bourgueil Karelle le 17/10/2023

Perspicace, déjantée et brillante, Louise Arbus est une prof de psycho-criminologie reconnue dans la France entière. Après 8 ans loin du terrain, elle accepte à nouveau de collaborer avec la police sur une enquête. Muriel Robin se glisse dans la peau de cette femme haute en couleur.    

 

Après plusieurs fictions abordant des sujets graves, on vous retrouve dans un genre complètement différent. Comment qualifieriez-vous « Master Crimes » ?  
C’est un très bon polar, pointu et très fouillé, porté par un personnage atypique qui apporte de la nouveauté et une vraie originalité. Master Crimes mélange enquêtes, criminologie, histoire d’amour et personnages de toutes générations avec un ton nouveau. On est constamment surpris et on sourit beaucoup. Il y a de nombreuses choses à se mettre sous la dent.  

On vous a vue dans plusieurs unitaires, qu’est-ce qui vous a séduite dans cette série ?  
Le personnage de Louise m’a beaucoup plu. J’ai trouvé le scénario très bien écrit, singulier et innovant. Les enquêtes sont intelligentes et de qualité. Après avoir interprété des personnages comme Marie Besnard ou Jacqueline Sauvage dans lesquels je n’étais pas toujours à mon avantage physiquement, j’étais ravie de me glisser dans la peau d’une femme plus élégante. Donner la réplique à Anne Le Nen comptait beaucoup. C’est une très bonne actrice. On s’est laissé porter, c’était très amusant. Après plusieurs rôles plus graves, cette forme de légèreté m’a fait du bien. 

Qui est Louise Arbus ? 
C’est une criminologue avec beaucoup d’esprit. Très intelligente et brillante, elle enseigne à la faculté de droit et est passionnée par son métier. Son cerveau ne fonctionne pas tout à fait comme celui des autres. Louise est libre, elle fait ce qu’elle a envie de faire et n’évalue les conséquences qu’après avoir agi. Elle a une façon très personnelle d’évoluer sur les enquêtes sans que l’on soit dans la caricature. On ne sait jamais ni où, ni comment on va la voir débarquer ! Elle décrypte les meurtres d’une façon aussi surprenante qu’elle enseigne la criminologie. Que ce soit à l’université ou sur le terrain, elle est toujours très élégante avec ses escarpins, ses jupes colorées en cuir… Elle est pleine de couleurs !  

Que sait-on sur sa vie personnelle ? 
Elle a une relation épisodique avec le commandant Rugasira qui veut vivre avec elle mais elle préfère garder sa liberté. Louise communique souvent avec son petit-fils qui vit à Los Angeles. Elle est très présente pour lui. Ils jouent aux échecs par vidéo interposée. On peut facilement supposer qu’à un moment, il va débarquer dans sa vie… 

Selon quels critères choisit-elle les étudiants qui vont l’accompagner sur les enquêtes ? 
Elle recrute dans son cours quatre élèves qu’elle juge plus malins que les autres et dont elle apprécie les personnalités. Elle choisit Samuel, un jeune homme discret et timide, Mia, une belle blonde, tête brûlée, Boris, un premier de la classe un peu lunaire, et Valentine une rousse pétillante au franc parler déroutant. C’est très chouette d’avoir l’occasion de travailler avec des comédiens qui ne sont pas de ma génération. On a beaucoup à échanger. Certains, comme Nordine Ganso et Thaïs Vauquières, évoluent également seuls sur scène et je vais aller les voir très bientôt. Ils sont formidables. Ils apportent une vraie touche de comédie. Ce panel de personnages qu’offre la série est vraiment appréciable. C’est riche, on a le choix ! 

Gardez-vous à l’esprit une scène en particulier ? 
J’ai beaucoup aimé les épisodes tournés dans l’amphithéâtre. Louise y mène ses cours d’une main de maître. Les étudiants savent qu’ils ont une chance folle de tomber sur cette prof. Sa façon de répondre aux étudiants, de les mettre en boite pour faire rire, puis de redevenir sérieuse est très plaisante à interpréter. On voit qu’elle adore son métier. J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer ces moments de transmission.