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«Je suis très fier de cette série»

Avenir - Interview de Kev Adams
Publié par le 07/02/2023

Quand Eliott tente de revendre son ancienne adresse mail pour se faire un peu d’argent, il entre en relation avec le petit garçon qu’il a été 20 ans plus tôt. Il réalise rapidement que jouer avec le passé peut avoir de lourdes conséquences. Kev Adams se glisse dans la peau de ce trentenaire qui voit sa vie totalement bouleversée.

Comment est né ce projet ?
L’auteur principal, Daive Cohen, murissait cette idée depuis des années. J’avais déjà eu la chance de travailler avec lui sur différents films : Les nouvelles aventures d’Aladin, Love Addict… Quand il m’a parlé de Avenir, j’ai été immédiatement séduit. J’ai trouvé l’idée surprenante et peu habituelle à la télévision française. J’avais absolument envie d’en être. Je n’avais plus tourné dans une série depuis Soda et ce projet, mélangeant différents genres, était idéal pour revenir sur le petit écran.
Participer à l’écriture et à la création de cet univers et des personnages a été un vrai bonheur. Il a fallu du temps pour trouver le ton juste mais ce travail a été très instructif. Prendre part à chaque étape de ce projet et le voir grandir petit à petit m’a donné encore plus de plaisir à jouer. Je suis très fier de cette série.

Quelle est la vie d’Eliott au début de l’histoire ?
Vendeur dans un magasin d’électroménager, il est sur le point d’épouser Emilie, l’une de ses collègues, et vit pour le moment en colocation avec sa sœur handicapée. Son existence n’est pas parfaite mais il semble plutôt heureux. Un jour, il entend parler d’un site sur lequel il est possible de revendre ses anciennes adresses mails. Il y voit l’occasion d’obtenir un peu plus d’argent pour arrondir ses fins de mois. Il tente sa chance et quelque chose de magique se produit : il se met à communiquer par mail avec l’enfant qu’il était à 10 ans. Ces discussions vont lui faire rapidement comprendre que les changements opérés par ce môme ont des répercussions directes sur sa vie actuelle.

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Vous êtes-vous demandé ce que vous diriez au petit garçon que vous étiez si vous en aviez l’occasion aujourd’hui ?
Oui, évidemment ! Je me suis beaucoup interrogé sur ce que je lui dirais et si je l’empêcherais de faire certaines choses. Tout le monde se demande ce qu’il changerait s’il en avait la capacité mais on oublie souvent les répercussions que cela pourrait engendrer. La moindre modification serait susceptible de tout changer. On prend alors le risque de perdre aussi ce que l’on aime dans sa vie actuelle. Donc, me concernant, je sais aujourd’hui que je ne toucherais à rien. Mais traiter cette question dans une fiction m’a vraiment passionné.

Où avez-vous puisé l’inspiration pour interpréter Eliott ?
J’ai regardé beaucoup de films et je me suis documenté au maximum pour essayer de me mettre dans la peau de ce gars qui vit un chamboulement total et se retrouve d’un coup dans une vie qui n’est plus la sienne. C’était très intéressant à jouer. Eliott passe constamment d’une existence à l’autre sans finalement jamais retrouver sa vraie vie. C’est à la fois drôle et tragique. C’est ce que j’aime dans cette série. Avenir n’est ni vraiment une comédie, ni complètement une tragédie ou un thriller, c’est un mélange de tous ces genres. Et finalement, ça correspond à ce qu’est la vie car elle n’a jamais une seule couleur.

Dans l’un des épisodes, votre personnage apparaît très transformé physiquement…
Cette métamorphose demandait entre trois heures et demie et quatre heures de maquillage chaque matin. Le tournage commençait généralement tôt et pour cette préparation spécifique, je devais donc arriver vers 4h du matin. Ce fut épuisant mais ça valait le coup car le résultat montre à quel point le personnage ne maîtrise absolument plus rien dans sa vie. Quand il se réveille, il peut être quelqu’un d’autre, aussi bien mentalement que physiquement. Jouer en ayant une apparence totalement différente m’a amusé même si c’était de sacrées journées !

Vous souvenez-vous du tournage d’une scène en particulier ?
J’aime beaucoup la séquence où Eliott découvre son pouvoir. Au restaurant avec sa copine, il prend conscience qu’il a peut-être le moyen de changer le cours des choses et d’éviter à sa sœur de finir sa vie dans un fauteuil roulant. J’apprécie aussi beaucoup la scène où il demande à son lui enfant de graver quelque chose dans l’armoire de sa chambre et qu’il va vérifier dans la maison de son enfance si l’inscription s’y trouve bien. La mise en scène de cette séquence la rend particulièrement magique et stylée. J’ai adoré la tourner. Tout comme les cliffhangers qui donnent vraiment envie de regarder l’épisode suivant.

Le petit et le grand Eliott ne se croisent jamais. Avez-vous malgré tout rencontré le jeune comédien qui interprète votre personnage enfant ?
Bien sûr ! Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un seul acteur mais de jumeaux, Mady et Sohel Meftah, qui interprètent Eliott enfant. On s’est donné des petits conseils mutuels et on s’est précisé certaines de nos attitudes ou gestes pour accentuer nos ressemblances. J’avais quelques doutes au début et je trouve finalement le résultat bluffant. Ça fonctionne bien. On y croit !

Avez-vous participé au casting ?
Même si c’est le réalisateur, Frank Bellocq, qui a fait le choix final, j’ai pu suggérer des noms. J’étais très emballé quand il m’a dit ceux auxquels il pensait. Je suis un grand fan de Guillaume de Tonquédec, d’Eric Elmosnino et de Natacha Lindinger. Bénéficier de ce casting très prestigieux, à faire pâlir des films de cinéma, est une grande fierté. Frank Bellocq est très talentueux et très précis. Retourner à la télévision sous sa direction et entouré d’un casting d’une aussi grande qualité, était l’occasion parfaite.

Y a-t-il une morale à retenir de cette histoire ?
Il y a une question centrale : si l’on pouvait modifier quelque chose dans notre passé, le ferions-nous au risque de tout changer ? Mais l’un autre message à retenir est qu’il n’y a pas de vie parfaite. On le voit bien au fur et à mesure des réalités dans lesquelles le personnage voyage. Même si tout semble parfait, cela finit malgré tout par partir en vrille. Il faut donc faire des compromis. S’assumer tel que l’on est et accepter les aléas de la vie, qu’ils soient positifs comme négatifs.

Quelle est votre actualité ?
Je suis en tournée avec un nouveau spectacle, Miroir, en mars et avril, et je le reprendrai aussi à la fin de l’année. Fin 2023, je serai également à l’affiche de Comme par magie, le nouveau film de Christophe Barratier, aux côtés de Gérard Jugnot.