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Précédente diffusion : 05/01/2024 à 23:55 sur TF1

Bouleversifiant !

Tous Inconnus - Interview
Publié par Vincent Vanessa le 25/10/2022

Et si Les Inconnus se réveillaient dans un monde où ils étaient réellement… inconnus ? Voici le point de départ de "Tous Inconnus", une fiction événementielle dans laquelle Pascal Légitimus, Didier Bourdon et Bernard Campan sont le fil rouge d’une soirée exceptionnelle où se succèdent 19 saynètes culte du célèbre trio, repris à l’identique par 60 humoristes, comédiens et chanteurs. Les trois compères étaient réunis à TF1 le mercredi 19 octobre dernier pour livrer leurs premières impressions sur ce prime très attendu.

Il y a des amitiés qui durent, celle des Inconnus en fait partie. Plus de 30 ans après leurs débuts et quelque 180 sketchs dont la plupart sont devenus cultes, la connivence est toujours là. Intacte. Réuni sur le même canapé face à la presse, le trio malicieux ne boude pas son plaisir de retrouver les téléspectateurs à l’occasion d’un prime qui devrait rappeler à tous de bons moments…
«Nous sommes très heureux que Les Inconnus aient accepté de revivre avec nous leur histoire à travers la reprise de 19 de leurs plus grands moments de télévision par 60 artistes, de façon très précise, puisqu’aucun texte d’origine n’a été modifié, précise en préambule Rémi Faure, directeur des programmes de flux du Groupe TF1. C’est un vrai challenge pour les humoristes, comédiens et chanteurs qui ont pris part à cette aventure particulière car le niveau d’acting à la base était tel, que chacun ressentait forcément de la pression à passer après ces trois légendes. Conscients du niveau d’attente des téléspectateurs, nous devions être à la hauteur. Le résultat est là ! Cette fiction est aussi un hommage à ce que nous regardons tous au quotidien. Les sketchs des Inconnus continuent à vivre sur Youtube, tout le monde les a bien en tête, y compris les plus jeunes qui en sont très friands, et on ne compte pas les millions de vidéos vues sur le net, preuve que le temps n’a pas d’emprise sur les grands succès populaires, poursuit-il. Pour TF1, cette fiction s’inscrit dans une volonté de faire plus d’humour, de se divertir en famille, toutes générations confondues, pour passer un bon moment ensemble, comme à l’époque. Cette soirée n’est que la première partie de cette idylle naissante, puisqu’un documentaire sera prochainement diffusé sur notre antenne dans lequel Les Inconnus racontent leur histoire, avec des images d’archives, des témoignages… Un événement d’antenne !», promet Rémi Faure.

«Tout a été rejoué à la virgule près»

Mais au fait, comment ce projet a-t-il vu le jour ? Il faut se tourner vers Anne Marcassus, présidente de DMLS TV et productrice de la fiction, pour en savoir plus. «Je m’occupe des Enfoirés depuis un certain nombre d’années et avec Jean-Jacques Goldman, on ne cessait de réclamer la venue des Inconnus sur scène. Il y a trois ans, à l’occasion des 30 ans des Enfoirés et… des 30 ans des Inconnus - ce qui était un hasard - j’ai décidé de provoquer le destin. J’ai commencé par contacter Didier. Marc Lavoine m’a aidée à convaincre Bernard et Pascal nous a également donné son accord dans la foulée pour interpréter des extraits de leurs chansons à Bordeaux. Leur prestation a suscité une ferveur incroyable ! Le public connaissait leur répertoire par cœur et les Enfoirés, en vrais fans, n’ont pas raté une miette de leur show ! Après un tel succès, difficile de ne pas imaginer une fiction avec eux en fil rouge… Dans celle-ci, tout a été rejoué à l’identique, à la virgule près. Même au niveau des costumes, rien n’a été travesti. Personne n’a voulu trahir ou se réapproprier quoi que ce soit. Je félicite tous les artistes qui se sont impliqués avec beaucoup de sérieux et d’enthousiasme dans cette fiction, ce qui lui donne beaucoup de saveur», s’enthousiasme Anne Marcassus. Mais au fait, qu’en pensent les principaux intéressés ? Retour sur le canapé gris…
«L’idée de départ nous a tout de suite convaincus, explique Didier Bourdon. Pascal, Bernard et moi arrivons à TF1 pour un rendez-vous, mais personne ne nous reconnaît. L’hôtesse d’accueil, Isabelle (un hasard ?), ne comprend pas ce que nous faisons là. Nous lui parlons alors de nos skectchs les plus connues comme… Isabelle a les yeux bleus et là elle nous apprend que c’est effectivement un tube culte interprété par… McFly et Carlito ! Peu après, nous interpellons Nikos Aliagas qui, ne comprenant pas qui nous sommes, nous propose poliment de faire un petit selfie avant de filer à un enregistrement… Nous nous retrouvons dans une sorte de métavers, un monde parallèle où nous sommes de parfaits inconnus, mais où nos sketchs vivent et connaissent le succès, incarnés par d’autres personnalités. Evidemment, on commence à perdre pied et à devenir fous…» L’œil malicieux, Pascal Légitimus confirme : «Nous sommes le fil rouge de cette fiction qui est très troublante pour nous. C’est plaisant et en même temps, nous nous sentons un peu dépossédés de ce que l’on a créé il y a plus de 30 ans. En revanche, c’est très intéressant de voir nos fictions réinterprétées par des personnalités à contre-emploi. Certaines m’ont confié qu’elles avaient eu peur de se lancer. Ce n’est pas du one-man-show, c’est joué «à la manière de» et cela fonctionne parfaitement».

«La parodie est intemporelle»

Même constat de l’autre côté du canapé pour Bernard Campan : «Lorsqu’Arnaud Ducret, François Berléand et Antoine Duléry reprennent Les chasseurs, c’est très impressionnant. Voir de si talentueux comédiens se réapproprier aussi parfaitement nos fictions est forcément émouvant. C’est aussi le cas avec Cinéma cinémas, repris par Pierre Palmade et Patrick Chesnais ou encore Auteuil Neuilly Passy avec Christophe Willem, Claudio Capéo et Medi Sadoun. On attend de voir Soprano dans Les sectes ou encore M Pokora, Adil Rami et Gérémy Crédeville dans L’athlétisme. C’est un bel hommage même si ça sent un peu le sapin !» «Vous parlerez peut-être de légendes mais plus tard, nous ne sommes pas encore morts !» nous précise – si besoin était ! – Didier Bourdon. «De Sarcelles aux bancs de Normale Sup, on touche encore toutes les générations et c’est ce qui compte le plus pour nous». Les retrouvailles sur scène, tant attendues par le public, devront encore attendre. Même si l’idée est tentante, le doute est là. «Tant qu’on ne monte pas sur scène, je n’ai pas peur !», confie Bernard Campan. De nous trois, je suis celui qui freine le plus les choses car je n’en ai pas spécialement envie, même si j’ai pris beaucoup de plaisir à faire ce fil rouge avec Didier et Pascal. Je suis le premier à admirer ce qu’on a fait avec Les Inconnus, avec une certaine distance. Remonter sur scène aujourd’hui serait trop casse-gueule. Et puis, porter une perruque à 64 ans pour incarner un jeune de 20, cela pourrait paraître pathétique». Les deux autres compères acquiescent. «La scène, c’est crevant. Elle demande une énergie que l’on n’aurait pas aujourd’hui, confirme Didier Bourdon». «Pourtant, moi, j’aimerais juste faire ce spectacle pour que l’on arrête de me demander quand nous comptons en refaire un !», nous confie Pascal Légitimus. Vous l’aurez compris, le sujet prête à débat. Le cinéma devrait pourtant bientôt réunir Les Inconnus, sous la houlette du réalisateur Riad Sattouf. «Nous sommes en attente du scénario, mais nous sommes confiants», confirment-ils d’une seule voix. C’est une chance que la magie opère toujours entre nous. Nous sommes toujours spectateurs et, surtout, admiratifs du travail des deux autres. Que peut-on demander de plus ?».